ARVA

Préambule : Ce dossier est sans doute mal nommé, l'utilisation de l'ARVA dans les circonstances d'un accident par avalanche n'est qu'une partie du problème, et s'il est important de savoir utiliser sont ARVA, la gestion d'un tel accident doit-être considéré dans son ensemble.

EN CAS D'ACCIDENT
Un Leader

Pas de leader, ou tous leaders, c'est gage d'une totale inefficacité !

S’il y a un responsable de sortie, ce rôle lui revient à priori… mais cela n'est sans doute pas si simple… Tout dépendra de sa maîtrise de son stress et de son état de panique. Personne ne sait trop comment il réagira dans de tel circonstance. Et il peut, aussi, faire partie des victimes… Donc ce rôle pourra être assumer par une autre personne, plus sereine, de compétence reconnue, avec suffisamment d'autorité et une autorité qui ne puisse être contester… ce n'est d’ailleurs pas simple de réunir tous ces critères.

En tout état de cause et dans la mesure du possible, celui-ci ne doit pas être acteur du secours, mais il doit l'organiser et le diriger. En fonction de la taille de l'avalanche, de sa nature, du nombre de disparus, du nombre de sauveteurs disponibles, il établit un rapide diagnostic de la situation et définit sa stratégie. Il répartit les rôles et les différentes actions à mener. Il aura tout intérêt à prendre du recul et garder une vision d'ensemble du terrain et de ce qui s'y passe pour piloter au mieux les différents acteurs tout au long du secours

PROTEGER, ALERTER, SECOURIR

Cet adage reste valable en toute circonstance, même dans le cas d'une avalanche. Mais, il faut garder à l'esprit, que si on veut avoir une chance raisonnable de sortir indemne les victimes, on n’a guère plus d'une dizaine de minutes pour le faire. Il faut donc, dans la plupart des cas, ne compter que sur soit même pour dégager ces victimes. Mais les secours resteront indispensables pour prendre le relais et dans bien des cas évacuer les victimes.

PROTEGER

La première action sera de mettre en sécurité le groupe et le lieu de l'accident, il faut bien évidemment éviter le suraccident. Il sera bon de mettre un guetteur pour prévenir d'une éventuelle sur-avalanche, et d’interdire l'accès aux pentes surplombant le lieu de l'intervention par d'autres randonneurs susceptibles de provoquer une sur-avalanche.

ALERTER

Un numéro à retenir, le 112, il est d'ailleurs le plus souvent directement accessible depuis l’écran d’accueil des portables. Une radio sur le canal « emergency », ou ceux de la chamoniarde, pourra dans bien des cas permettre une meilleure couverture.

Le message d'alerte

  • Où : En précisant du plus large au plus précis. Le Massif, la commune, le lieu, l'altitude, les coordonnées GPS.
  • Quoi : Quel type d'accident, cela permettra au secours d'adapter au mieux
  • Qui : Qui vous êtes, et surtout le nombre de victimes potentielles et leurs états
  • Etat des lieux : conditions météorologiques, obstacles, notamment les cables...

Vous avez peur d'oublier quelques choses… pas de panique, votre interlocuteur est un professionnel, il vous posera les questions qui lui sembleront les plus pertinentes. Ensuite rester à l'écoute, ils pourront à tout moment vous recontacter pour plus de précision. De même vous pourrez les tenir au courant de l'évolution des secours.

SECOURIR

Recherche d'indices visuels

En tout premier lieu, il faut explorer l'avalanche visuellement, pour repérer éventuellement les victimes restées en surface partiellement ou en totalité. Mais pas seulement… tout autres indices devra être inspecté, battons, skis, gants… la victime est peut-être à proximité voire au bout… mais une fois ceux-ci inspectés, il faut les laisser en place pour pouvoir y revenir si nécessaire ultérieurement.

Balayage de l'avalanche - recherche du premier signal

La plupart du temps, on doit effectuer une recherche systématique sur toute la surface de l'avalanche (selon l'une des méthode ci-dessous). Dans de nombreux cas, la recherche se fait venant du haut. Dans ce cas, Il est impératif, que la victime ou les victimes soient repérer à la descente. Ce balayage se fera selon les circonstances soit à pieds, soit à ski.


Une grosse avalanche, plusieurs sauveteurs

Une grosse avalanche, un sauveteur

une avalanche étroite, un sauveteur

PU : portée utile de votre DVA... mais ATTENTION, cette portée dépend aussi du DVA de la victime, élément que vous ne pouvez connaître. Je vous conseille donc de faire des bande de recherche de 20/25 m, même si votre DVA est succeptible d'avoir une meilleure portée

Recherche finale - ARVA (DVA)

Aujourd’hui les ARVA numériques sont tout à fait performants et par ailleurs il n’y a plus d’ARVA analogique sur le marché. J’irais même plus loin, si vous avez encore un vieux ARVA analogique, même si vous êtes affuté à la recherche avec ce type d’appareil, ceux-ci doivent être réformé… Car les ARVA de nouvelle génération sont moins efficace pour retrouver ce type d’appareil.

En revanche, il est indispensable de bien connaître son DVA : mise en route, recherche, marquage... et pour cela il n'y a qu'une seule façon : ENTRAINEZ-VOUS

On ne le répétera jamais assez, mais un DVA seul ne sert pas à grand-chose, il faut qu’il soit accompagné nécessairement d’une sonde et d’une pelle

recherche avec le DVA est comparable à l'atterrissage d'un avion! Débutez la localisation avec une vitesse de recherche élevée, puis réduisez votre vitesse au fur et à mesure que vous vous rapprochez de l’objectif recherché. Soyez concentré et travaillez calmement avec l’appareil – évitez les mouvements hâtifs.C’est ainsi que vous parviendrez le plus rapidement et le plus sûrement au but!
Recherche

Recherche approximative : Tenez l’appareil horizontalement devant vous et avancez dans la direction indiquée par la flèche. Si la distance indiquée augmente, vous vous éloignez de la victime. Dans ce cas, reprenez la recherche dans la direction opposée. Ainsi, l’appareil vous mènera rapidement et sûrement vers la victime.

Recherche fine Lorsque vous arrivez à proximité de la victime (2/3m>, il faut utiliser la méthode en croix. Au cours de cette phase, tenez l’appareil à proximité immédiate de la surface de la neige. L'appareil doit garder la même orientation durant toute l'opration. Avancer votre appareil en ligne droite jusqu'à atteindre la valeur minimale de distance. N'hésitez pas à dépasser largement ce point, pour être sûr de ce minima. Au niveau du minima, refaite la même chose en partant à 90°. Ne vous acharnez pas à vouloir trouver trop précisément le minima passez rapidement au sondage

La recherche finale à la sonde

Attention, si vous n'êtes pas très méthodique dans votre sondage, celui-ci sera totalement inefficace. La méthode est de faire un sondage en escargot... moi, je le préférere carré... on part du minima de l'Arva et tout les 20/25 cm on sonde tout en élargissant. Astuce : éviter de piétiner les zones sondées, vous pourrez ainsi voir vos précédents trous de sondage Le sondage doit-être efféctué avec une sonde à 90° par raport à la pente.

Dès que vous touchez la victime à la sonde, laisser là en place, elle vous servira de référence pour creuser, et si la victime est consciente, cela la rassurera

Dégager les ensevelis

Prévoyez large lorsque vous creusez. Prenez garde à la cavité respiratoire et évitez de piétiner la victime. Créez un accès latéral vers la personne ensevelie. Le pelletage doit lui aussi être entraîné puisqu’il représente, et de loin, le plus grand facteur de temps.

Chaîne de pelletage en «V»

  • Disposition en V de l’équipe de creusage.
  • Les deux premiers sauveteurs sont distants d'une longueur de pelle. Tous les autres sauveteurs sont séparés par 2 longueurs de pelle.
  • Longueur du V:
    • Dépôt plat: 2x la profondeur d’ensevelissement
    • Dépôt raide:1x la profondeur d’ensevelissement
  • Nombre de sauveteurs: 1 sauveteur par 80 cm de longueur du V
  • Le premier sauveteur creuse directement vers l'enseveli en suivant la sonde.
  • L’équipe change fréquemment de position (env. toutes les 4 min) dans le sens des aiguilles d’une montre au commandement du sauveteur qui se trouve en tête.
  • Avec la pelle, découpez des blocs de neige en appuyant sur la pelle orientée perpendiculairement à la surface de la neige. Adoptez un modèle de découpage en demi-lune. Opérez en regardant l'ouverture du «V». Découpez la première demi-lune sans tirer sur le manche de la pelle. Dès la deuxième demi-lune et pour toutes les suivantes et après avoir découpé le bloc, vous pouvez dégager ce dernier en tirant légèrement sur le manche de la pelle. Pour découper le bloc suivant, reculez en direction de la sonde de manière à ne pas piétiner les blocs déjà dégagés